Climatisation et légionellose : quels sont les risques ?

Publié le 23 avril 2020

A l’origine, elle pullule dans les marigot tropicaux. Aujourd’hui, la bactérie responsable de la légionellose peut proliférer dans les eaux stagnantes de nos climatisations. Le revers de la médaille du progrès technologique en quelque sorte. Hélas, ce revers a de lourdes conséquences : en 2017, 1630 cas de légionellose ont été identifiés en France. Près de 400 personnes en meurent chaque année.

Cet article a pour objectif de faire le point cette affection et de rappeler les règles essentielles pour limiter le développement de cette bactérie dans les climatiseurs.

La legionella à l’assaut des climatisations

Les bactéries responsables de la légionellose sont les légionelles, appelée Legionella. Elle vivent dans l’eau douce et se multiplient lorsque la température de l’eau est comprise entre 25°C et 45°C. Hélas, c’est précisément la température de l’air en été. Elles peuvent donc être libérées dans l’air et infecter les personnes présentes dans une atmosphère confinée.

On peut trouver des Legionella dans la plupart des réseaux d’eau chaude (piscines, balnéothérapie, eau chaude sanitaire…) , certaines installations de climatisation ainsi que dans les dispositifs de refroidissement.

Contrairement à une idée répandue, il n’y a pas que les hôpitaux ou les piscines publiques qui sont concernés. Le domicile des particuliers est aussi touché. Les bactéries se développent dans le système de climatisation et sont ensuite libérées dans l’air… bien au delà des pièces climatisées, le quartier dans son ensemble peut être contaminé comme ce fut le cas au Québec.

Le genre Legionella comprend en fait une cinquantaine d’espèces. Cependant, plus de 90% des cas de légionellose sont dus à la seule Legionella pneumophila.

Qu’est-ce que la légionellose ?

La légionellose est l’infection provoquée par la bactérie Legionella.

Dans sa forme banale, le malade souffre d’une fièvre avec syndrome grippal, des douleurs musculaire et une toux sèche pendant 2 à 5 jours. Dans sa forme la plus grave, elle peut entraîner la mort dans 20 % des cas. L’infection est responsable d’une pneumonie évoluant parfois vers l’insuffisance respiratoire. Le temps d’incubation varie de 2 à 10 jours.

Un traitement antibiotique d’une durée de 14 à 21 jours permet un rétablissement total en trois semaines.

Cette maladie tire son nom du fait qu’en 1976, les anciens combattants de la légion américaine (des légionnaires) réunit en congrès à Philadelphie ont été contaminés par le système de climatisation. Un an plus tard, une souche de la bactérie Legionella est identifiée pour la première fois.

La légionellose se transmet par inhalation d’eau contaminée sous forme de fines gouttelettes ou d’aérosols. En fonction des conditions climatiques, ces micro-gouttelettes peuvent se déplacer sur près de 2 km et survivre 2 heures à l’air.

Comment se prémunir du risque de légionellose de façon générale ?

Pour se protéger de la légionellose, le Ministère de la Santé conseille de faire couler l’eau froide et l’eau chaude au moins 1 fois par semaine au niveau des points d’eau qui sont peu utilisés et après chaque période d’absence prolongée, pour tous les points d’eau avant de les réutiliser : douche, évier, arrosage…

En ce qui concerne l’eau chaude sanitaire, il est important de maintenir sa température au moins à 50°C et au plus 60°C au niveau de l’évier de la cuisine. Il est aussi recommandé d’effectuer régulièrement un détartrage et une désinfection des embouts de robinetterie.

Pour l’eau chaude sanitaire, un remède efficace contre la légionelle est un choc thermique par une exposition à plus de 70 degrés pendant quelques minutes ce qui détruit entièrement la bactérie.

En savoir plus sur la prévention de la légionellose sur le site du Ministère de la Santé

Légionellose et climatisation chez les particuliers

Pour prévenir l’apparition de légionelles dans votre climatiseur il faut procéder à son entretien régulier ce qui prolongera en outre sa durée de vie et améliorera la qualité de l’air ambiant.

Un nettoyage des filtres à l’eau savonneuse est nécéssaire ainsi que la vidange des bacs à condensats si votre modèle de climatiseur en est équipé. Une inspection visuelle des composant internes permettra également de détecter une éventuelle fuite et des flaques d’eau stagnante.

Un nettoyage complet de l’appareil intérieur et extérieur est également recommandé avec de l’eau légèrement javellisée et une simple éponge.

En savoir plus sur l’entretien d’un climatiseur de maison

Légionellose et climatisation industrielle et tertiaire

Les installations de climatisation de moyennes et grandes puissances possèdent tous des bacs à condensation et des filtres susceptibles d’accueillir la bactérie. Ils doivent également être entretenus de façon obligatoire par un professionnel avec notamment la vérifications des pentes d’écoulements du circuit d’eau.

Les tours de refroidissement sont très concernées par cette problématique. En complément d’un nettoyage régulier et sérieux, un traitement préventif doit être mis en place afin de maintenir une concentration acceptable de la bactérie, et dans les cas critiques un traitement curatif sur une courte période à base de dioxyde de chlore ou de bactéricides.

De plus, les ballons de stockage et les systèmes de réfrigération doivent être régulièrement purgés et asséchés pour dissiper tout risque de contamination.

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