« Electricité gratuite ». L’association de ces deux mots sonne comme un oxymore tant cela semble impossible. Et pourtant, des chercheurs de l’université de Stanford aux Etats-Unis y sont arrivés. Ils ont réussi à produire de l’électricité pendant la nuit avec un dispositif élaboré avec des matériaux courants et faciles à trouver. Le courant électrique généré reste toutefois très faible, juste assez pour alimenter une LED, mais le dispositif est prometteur.
Produire de l’électricité la nuit
Le paradoxe est criant : c’est en fin de journée, lorsque les particuliers rentrent chez eux que les besoins en électricité augmentent… et que les panneaux solaire ne produisent plus d’énergie. Des chercheurs de Stanford se sont penchés sur ce problème. Leur solution : produire de l’électricité en canalisant la chaleur résiduelle de l’air qui se refroidit pendant la nuit.
Pour élaborer le dispositif, les scientifiques ont utilisé un matériau appelé thermocouple, qui permet de convertir une différence de température en une différence de potentiel, générant un courant électrique.
C’est une application de l’effet Seedbeck : lorsque deux métaux sont utilisés pour former une boucle ouverte, un potentiel électrique peut être généré entre les deux bornes non reliées de la boucle s’il existe un gradient de température dans la boucle.
Un générateur électrique bon marché et facile à bricoler
L’équipe a assemblé un générateur thermoélectrique bon marché en utilisant un disque en aluminium noir pour dissiper la chaleur dans l’air de la nuit face au ciel. Le générateur a été placé dans une enceinte en polystyrène en guise d’isolant servant à canaliser le flux thermique. Le circuit électrique est relié à une LED.
L’appareil – encore au stade expérimental – peut générer environ 0.8 milliwatt de puissance, ce qui correspond à 25 milliwatts de puissance par mètre carré. A peine de quoi faire fonctionner une LED pendant environ 6 heures. Nous sommes encore loin de pouvoir faire fonctionner nos pompes à chaleur en continu.
L’équipe estime toutefois qu’avec des conditions optimales, il serait possible de générer jusqu’à 500 milliwatts par mètre carré.
les applications industrielles sont encore à trouver mais le potentiel est indéniable. Un tel dispositif pourrait permettre d’alimenter en électricité des foyers reculés dans les pays en développement sans batterie lourde et polluante ni panneau solaire.