Pour rafraîchir sa maison en été, rien de tel qu’une climatisation. Inconvénient : une clim peut se révéler bruyante et énergivore. Sans parler de son aspect esthétique discutable. Mais saviez-vous qu’il existe une alternative économique et qui donnera un cachet exquis à votre maison : le toit végétalisé.
Appelé aussi « toit vert » ou encore « PCVH » (Paroi Complexe Végétalisée Horizontale), le toit végétalisé est une technique qui consiste à recouvrir un toit de substrat végétalisé. Cette solution est une alternative écologique aux matériaux habituellement utilisés pour couvrir les toits (tuiles, bois,…).
Cette technique existe probablement depuis plus de 11 000 ans. Elle est très présente dans les pays scandinaves. Des concours récompensant le plus beau toit vert (association Green Roof) y sont même organisés. Mais ces toits végétalisés ne sont pas seulement beaux. Ils présentent plusieurs avantages liés à leurs qualités d’isolant thermique et phonique notamment.
Un toit végétalisé : quel intérêt ?
En résumé, les avantages d’un toit végétalisé sont essentiellement économiques, écologiques et de confort. Les inconvénients sont liés aux contraintes architecturales.
Au delà de l’aspect purement esthétique, le toit végétalisé présente un avantage prépondérant : il permet d’isoler votre maison avec style. En effet, il offre une isolation thermique contre le froid et la chaleur. Il permet des économies d’énergie par la réduction des besoins de chauffage. Il apporte de la fraicheur dans la maison ainsi préservée par fortes chaleurs.
Quels avantages économiques, en chiffres
Dans un habitat, on estime à 30% les déperditions thermiques par le toit. Ainsi, par la pose d’un toit végétalisé, vous pouvez faire jusqu’à 20% d’économie d’énergie en chauffage et en climatisation dans les pièces situées sous la toiture.
La protection apportée contre les rayons ultraviolets permet aussi de préserver la membrane d’étanchéité plus longtemps. Ainsi sa longévité passe de 20 ans pour une membrane classique à 40 ans pour un toit végétalisé. C’est une économie non négligeable sur les travaux de rénovations.
Le toit végétal confère aussi une isolation phonique appréciable. Il permet de réduire les nuisances sonores d’environ 50% .
Le toit vert présente aussi bien d’autres avantages :
- absorption des eaux de pluie : la rétention des eaux de pluies peut aller jusqu’à 75 %, ce qui a pour conséquence un moindre ruissellement au sol induisant des risques de reflux d’égouts, d’inondation et pouvant contaminer l’eau potable ;
- augmentation de la durée de vie du toit (par sa protection des rayons ultraviolets) ;
- action sur la qualité de l’air ambiant : contribue à l’assainir en captant les particules volatiles nocives ;
- atténuation en milieu urbain des îlots de chaleur par la réduction des surfaces réfléchissant la lumière du soleil. La concentration de chaleur augmente la température ambiante dans la ville ;
- exploiter les espaces vides que sont les toits plats en milieu urbain notamment, ce qui améliore la qualité de l’environnement des habitants et génère une activité économique nouvelle ;
- notable économie d’eau de par les activités liées à l’entretien du toit, filtration, épuration et régulation qui permettront de stocker l’eau de pluie pour ensuite l’utiliser au profit des plantes du jardin.
Les contraintes d’un toit vert
Les toitures végétalisées peuvent s’implanter partout, mais pas n’importe comment ! La principale contrainte est architecturale : il faut que la structure de l’habitat soit à même de supporter sans risque le poids d’un toit végétalisé.
En effet, quelques contraintes sont à considérer. La meilleure approche est d’intégrer un toit vert dès la conception d’une habitation, mais il est tout à fait possible – et cela se fait couramment – de végétaliser le toit d’une construction existante.
Il est fondamental de s’assurer que la structure porteuse est suffisamment solide. En effet, le poids que peut supporter un toit dépend de plusieurs critères qui déterminent la capacité de charge et donc sa solidité parmi lesquelles :
- sa forme et sa dimension,
- la nature de la couverture, (en ardoise, en bois, en tôle ou en béton),
- le type de matériaux utilisés pour la charpente, selon qu’elle est en béton, en bois ou en métal,
- l’isolant choisi,
- l »étanchéité,
- etc…
En pratique
S’il s’agit d’une construction, il sera dans un premier temps, nécessaire de l’anticiper et de préparer la structure. Il est conseillé de prévoir quatre couches d’isolant protecteur pour assurer l’étanchéité et le drainage du toit.
Quelque soit la nature de la structure (bois, béton ou acier) fixée sur le toit elle devra représenter une pente qui ne devra pas dépasser les 30° ceci assurant la sécurité de la fixation de la structure et favorisera l’écoulement des eaux de pluie.
Il est conseillé de remplir de granulats l’espace entre les tasseaux pour un bon drainage et ainsi éviter une inondation.
Combien coûte un toit végétalisé ?
Le coût des travaux estimé se situe dans une fourchette de prix allant de 45 à 100 € par m². Pour une toiture existante il varie en fonction de la surface à traiter, des végétaux choisis, du système d’arrosage adopté. A cela, il faut ajouter la certification par un spécialiste que le toit peut supporter le poids du substrat (ce sera demandé pour l’assurance du bien).
Attention : n’oubliez pas de prévoir la mise en place d’un accès au toit pour l’entretien. Prenez aussi en compte le coût de l’arrosage et de l’entretien de ladite toiture qui seront fonction de la zone géographique et de la superficie du toit.
Il est conseillé de se faire guider par un bureau d’étude spécialisé dans ce domaine afin de faire les bons choix techniques en fonction du contexte du projet (conditions climatiques, état de la toiture…) le tout dans le respect, naturellement, de la réglementation existante.
Au final, le coût de construction et d’entretien peut se révéler un investissement très intéressant en regard des avantages que présente la végétalisation du toit.