Depuis 2017, en France, on constate une progression régulière du marché de la climatisation. Cela est dû notamment à la reprise de la construction, ainsi que les nouvelles normes environnementales. Ce secteur a donc de beaux jours devant lui. Mais quels sont les impacts de cette évolution du marché de la climatisation sur la consommation électrique et sur l’environnement ? Tous les pays ont-ils la même incidence sur la consommation électrique et la pollution ?
De plus en plus de climatiseurs en France et dans le monde
Quelque que soit le type d’appareils de climatisation, c’est un marché en pleine expansion. Cette embellie s’explique par plusieurs raisons : face aux canicules, aux fortes chaleurs de ces dernières années, le nombre d’équipements augmente chaque année.
Mais aussi cela est à mettre en relation avec la reprise de l’activité, ainsi que les nouvelles règlementations. Pour preuve le marché français a connu une progression de +8% en 2017 même si la France a un taux d’équipement plus faible (de l’ordre de 4%) que les États-Unis par exemple qui sont équipés à plus de 90%.
Au niveau mondial, le secteur est également en pleine expansion : les nouveaux pays émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil voient leur niveau de vie augmenter et s’équipent donc. D’ici une trentaine d’années, les spécialistes estiment que le nombre d’appareils devrait être multiplié par 3.
Différents types d’appareils sont proposés sur le marché. En France aujourd’hui tous se vendent bien. Il existe les systèmes DRV, les Rooftops, les systèmes réversibles….. Il faudra choisir son modèle en fonction de son besoin : taille de la pièce à refroidir, cout d’achat et d’installation, mais aussi en terme de consommation énergétique.
Pour aider les consommateurs à faire son choix, il faut bien se référer aux étiquettes qui donnent beaucoup d’information : la classification énergétique, la puissance, la consommation annuelle et enfin 2 indicateurs COP (Coefficient de performance) et EER (coefficient d’efficacité frigorifique).
Augmentation du nombre de climatiseurs : surconsommation électrique et pollution environnementale
Chaque année, la consommation électrique mondiale s’accroit. Et devant cette flambée mondiale du nombre de climatiseurs, les spécialistes craignent une surconsommation excessive d’électricité et une augmentation des impacts négatifs sur l’environnement.
En France, chaque année, il faut faire face à des pics de consommation d’électricité en hiver ou en été (pendant les fortes chaleurs). La climatisation représente environ 6% de la consommation d’électricité en France ; contre plus de 40% pour le chauffage électrique.
Dans le même temps en France depuis une dizaine d’année on constate une stabilisation de la consommation globale électrique ( 4 944 kwh en 2017 ). Cette relative stabilité s’explique essentiellement par l’efficacité énergétique : ampoule basse consommation, isolation des bâtiments, augmentation de la performance des équipements.
A l’échelle mondiale, des pays sont beaucoup plus énergivores que la France, la Chine et les Etats Unis sont les plus gros consommateurs d’électricité. Aujourd’hui, les climatiseurs et autres ventilateurs représenteraient 20% de la consommation d’électricité mondiale. Cette part devrait s’accroitre très rapidement dans les années à venir car de nouveaux pays émergents vont s’équiper de plus en plus et donc augmenter la demande en électricité.
Au-delà de la surconsommation électrique, l’augmentation des climatiseurs dans le monde pourrait également avoir d’importants effets sur le rejet de gazs à effet de serre. Les climatiseurs contiennent des gaz et des fluides frigorigènes qui sont très polluants. Depuis le protocole de Montréal en 1987, beaucoup de produits sont interdits, d’autres vont bientôt l’être. En France, les nouveaux modèles de climatisation sont tous équipés de fluide frigorigènes respectueux de l’environnement.
Coefficients, classe énergétique pour bien choisir sa climatisation
Face à cette surconsommation d’électricité et aux externalités négatives de la clim, beaucoup de réglementations ont vu le jour ces dernières années. Comme évoqué précédemment, le protocole de Montréal de 1987 rassemble aujourd’hui environ 200 pays qui s’engagent à mieux gérer les déchets polluants des climatiseurs ( les fluides frigorigènes ) et à trouver d’autres technologies moins voir non polluantes.
La France s’est dotée de climatiseurs moins énergivores. Aujourd’hui pour choisir son climatiseur, on dispose de beaucoup d’informations directement sur l’étiquette. Toutes ces informations obligatoires depuis 2013, sont la classification énergétique, la consommation annuelle, la puissance ainsi que 2 indicateurs importants le SCOP et le SEER.
Pour tous les climatiseurs, un autre indicateur est utilisé depuis 2013 : le SEER. Le SEER représente le coefficient d’efficacité frigorifique saisonnier ( Seasonal Energy Efficiency Ratio ). Cet indicateur représente le rapport entre le froid produit et la consommation d’énergie sur une saison, le temps de l’utilisation. C’est un indicateur important en climatisation et qui permet de comparer les modèles entre eux. Ce coefficient permettra de déterminer la classe énergétique des appareils. Un appareil qui aura un SEER de 6,4 sera classé A++ et cela signifie que pour une consommation de 1kwh d’électricité il produira 6,4kwh de Climatisation.
Pour les pompes à chaleur ou les climatiseurs réversibles on associe au SEER un autre indicateur le SCOP (coefficient de performance saisonnier), sur une saison, il donne le ratio entre l’énergie produite et la consommation électrique.
C’est cette information que le fabricant doit obligatoirement indiquer sur l’étiquette. Ce coefficient permet d’obtenir la classe énergétique de l’appareil. La classe énergétique va de A à G, G correspondant à l’appareil le moins performant.
Plus un appareil est performant, plus il va produit de l’énergie tout en consommant moins d’énergie. Un appareil avec une classe énergétique de A aura un SCOP compris entre 3,4 et 4. Et un appareil ayant une classe énergétique de A+++ aura un SCOP supérieur ou égal à 5,3. Cela signifie que lorsque votre appareil produit 5,3 kwh d’énergie il consomme 1 kwh d’électricité.
Une réglementation pour réduire les impacts et changer les comportements.
Dès 2007, il y a eu une volonté des pouvoirs publics pour trouver des mesures pour protéger l’environnement et concilier les modes de consommation énergivores avec un environnement moins pollué.
Cela a été initié par le Grenelle de l’environnement. Les objectifs du Grenelle de l’environnement étaient de réduire de manière importante les gaz à effets de serre et de mettre en place une réglementation ainsi que des normes pour y parvenir.
Mais avec la crise de 2008, les changements politiques, tout n’a pas été mis en place ou a été remis en cause. Néanmoins dès 2013, la Règlementation thermique de 2012 ou RT 2012 est un ensemble de mesures assez précis qui oblige les bâtiments neufs à avoir une consommation d’énergie de 50kwh/m²/an.
Les professionnels de la construction doivent donc être vigilants par rapport au chauffage, à l’éclairage, la climatisation, l’eau chaude. Cette obligation est valable pour tous les bâtiments : entreprises, particuliers….
La prochaine étape sera en 2020, ou RT 2020. A partir de cette année, tout bâtiment neuf construit devra avoir une consommation passive c’est à dire qu’il devra produire l’énergie dont il a besoin voir plus. Les professionnels du bâtiment comme pour le RT 2012 devront donc faire attention aux matériaux utilisés, à l’isolation, au chauffage, à la climatisation…
Plus une construction neuve sera bien pensée en amont, moins on aura besoin d’une climatisation. L’objectif aujourd’hui est de maitriser d’avantage sa consommation d’électricité. Pour cela l’état favorise via des crédits d’impôts les rénovations, et règlemente davantage les constructions nouvelles ( RT2012, RT2020).
Enjeu de la production d’électricité : les ¾ de l’électricité proviennent du nucléaire en France
En 2017, plus de 72% de l’électricité produite en France provient des centrales nucléaires. Pourtant ces dernières années, sont marquées par une augmentation de la part des énergies renouvelables.
L’électricité provenant du nucléaire a beaucoup d’avantages, car elle ne produit pas de gaz à effet de serre, elle permet à la France d’être indépendante pour son énergie. Mais elle a aussi beaucoup d’inconvénients comme la gestion de ses déchets radioactifs, la sécurité des centrales…
De plus en plus, on s’interroge face à ces inconvénients, déchets, sécurité, fabrication de nouvelles centrales. Pour beaucoup, il faut revoir le mix énergétique, diminuer le nucléaire et augmenter la part des énergies renouvelables.
L’objectif de production d’électricité issue des énergies renouvelables en Europe a été revu à la hausse avec 2030 en ligne de mire. La France suivra-t-elle cette voie ? Beaucoup prônent le développement des énergies renouvelables telles que l’énergie solaire ou l’énergie éolienne. Est-il possible de réduire la production d ‘électricité via le nucléaire tout en restant autosuffisant ?