Cela paraît surréaliste, et pourtant cette histoire est bien réelle. Le 29 avril 2020, un singapourien du nom de Jin Gen Lim a rendu possible la difficile tâche de transformer sa console de jeu en télécommande capable de contrôler son climatiseur. Le modèle de Game Boy utilisé offre une seconde jeunesse à un appareil aujourd’hui déclassé. Au delà de l’utilité discutable de l’opération, la réalisation technique prouve que même un appareil déclassé peut trouver une seconde jeunesse et un usage concret.
Des contraintes techniques
Comme nous le savons tous, une console de jeu n’est pas conçue pour faire office de télécommande de climatiseur. Cela rend encore plus incroyable ce petit exploit technique. En effet, la Gameboy de Nintendo, lancée pour la première fois en 1998 fut doté dans sa version « Color » d’un port infrarouge capable de communiquer avec un système de climatisation équipé d’un récepteur idoine.
Bien que la console soit équipée de la fonctionnalité infrarouge, celle-ci n’était pas vraiment utilisée, car peu de jeux étaient compatibles ou même crées pour mettre à profit cette particularité intéressante. Les utilisations connues de l’infrarouge avec la Gameboy Color se cantonnaient au transferts de données inclus dans les jeux Pokémon, ainsi qu’une vague fonction proposée dans un jeu Mission Impossible.
La ROM, clé de l’exploit
Pour comprendre comment ce bidouilleur éclairé à pu détourner de son usage premier la console de jeu que nous connaissons bien, il faut s’intéresser au fonctionnement d’une cartouche de jeu, et particulièrement au protocole ROM. Le terme ROM nous vient directement de la langue de Shakespeare, signifie « Read Only Memory », mémoire à lecture unique.
Cela fait référence à une série d’action programmée à l’avance et que l’utilisateur ne peut changer. Avec la ROM, le contenu de la cartouche de jeu ne s’efface pas, même lorsque la console n’est plus reliée à une source d’alimentation électrique. C’est d’ailleurs sur ce protocole que repose le fonctionnement des cartouches de jeux vidéo et des télécommandes que nous utilisons encore aujourd’hui.
En s’aidant de ce principe, Jin Gen Lim à donc programmé tout une série d’actions automatisées qu’il est parvenu à inscrire sur une cartouche de Gameboy color. Un défi d’autant plus difficile que cette console n’est plus commercialisée par Nintendo, par conséquent seule des cartouches « pirates » disposant de puces électroniques spécifiques permettent à l’utilisateur de graver sa propre programmation sur un support compatible.
Au final, cet internaute n’aura réussi, au terme de son minutieux travail qu’à implémenter dans sa cartouche les fonctions de contrôle les plus basiques de son climatiseur, et devra en plus se tenir dans un rayon de deux mètre maximum afin que sa télécommande « maison » ne fonctionne, car la capacité infrarouge de la console de jeu ne permet pas de se déplacer plus loin de l’émetteur pour lancer le signal. Il s’agit donc d’une expérience concluante, mais au final un peu accessoire au vu des performances obtenues.
Il existe aujourd’hui pléthore de moyens pour contrôler une climatisation à distance, même en dehors de son domicile. Le moyen privilégié est sans conteste le smartphone que ce soit directement depuis l’application du constructeur ou depuis une application tierce. Par extension, il est aussi possible de contrôler sa clim via une smartwatch (Apple Watch) ou à la voix avec des assistants intelligents tels que Siri ou Google ou Alexa de Amazon.
Crédit photo JG_Jim