De nombreux logements français sont déjà chauffés grâce à des incinérateurs d’ordures ménagères. Mais saviez-vous qu’il est également possible d’utiliser l’énergie produite pour climatiser vos locaux ?
La ville de Toulouse a mis en œuvre une solution de climatisation de ce type dans le nouvel écoquartier de la Cartoucherie. Il est climatisé grâce à l’incinérateur d’ordures ménagères situé dans le quartier du Mirail. C’est à notre connaissance totalement inédit, ou tout du moins encore très rare.
L’objectif d’une telle solution est de climatiser environ 61.000 m2 de locaux : hôpitaux, logements, bureaux… L’incinérateur brûle 275.000 tonnes de déchets ménagers par an et produit en cogénération 46.000 mégawattheures par an d’électricité.
Toulouse a également entamé la construction d’un second réseau de chaleur et de froid de 36 kilomètres de long associé lui aussi à un incinérateur d’ordures ménagères. Il desservira en chauffage, eau chaude et climatisation environ 15.000 logements dans sept quartiers. On parle d’un investissement de près de 50 millions d’euros.
Réseau de chaleur et de climatisation : comment ça marche ?
Les réseaux de chaleur se sont développées en France dans les années 50. Ces installations servent à distribuer de la chaleur grâce à des canalisations transportant de l’eau chaude. Les réseaux de chaleur desservent aujourd’hui plus de 2 millions de bâtiments.
Le dispositif se compose d’une unité de production de chaleur telle qu’une usine d’incinération d’ordures ménagères. Ensuite, un réseau de distribution principalement composé de canalisations transporte l’eau chaude. Et pour finir, des sous-stations situées sous les bâtiments vont recevoir et extraire la chaleur du réseau de distribution principal afin de l’injecter dans le réseau de distribution du bâtiment concerné.
De nouvelles solutions de climatisation plus économiques
En marge de l’incinération de déchets, une autre voie d’expérimentation consiste à recourir à la gazéification des déchets avec l’utilisation de torches à plasma. Les premières usines reposant sur cette technologie de pointe commencent à voir le jour en France.
Contrairement à l’incinération qui repose sur une combustion des déchets, le processus repose sur la gazéification des matières organiques. La torche à plasma se charge d’augmenter la température (jusqu’à 1200°C) de la gazéification et de purifier le gaz obtenu. Celui ci est envoyé vers une turbine à gaz pour produire de l’électricité.
Le résidu solide est vitrifié ce qui le transforme en un matériau compact pouvant être utilisé par exemple dans la construction de routes.
La réduction des fumées peut ainsi aller jusqu’à 75% en volume par rapport aux fumées générées lors d’une incinération, ce qui permet de réduire la taille du dispositif de nettoyage et par conséquent d’en diminuer le coût.
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