On a constaté ces dernières années que la France connait de plus en plus de canicule durant l’été. De ce fait de plus en plus de personnes s’équipent en climatisations et désormais on parle même de pics de consommation d’électricité en été. Mais qu’en est-il exactement ? Peut-on réellement comparer ces pics d’électricité estivaux à ceux de l’hiver ? Et pour les foyers ces pics ont-ils le même impact financier ? On parle beaucoup en ce moment de changer nos habitudes énergétiques mais financièrement est-ce possible ? On constate dans plusieurs pays européens et le phénomène arrive en France on parle de plus en plus de pauvreté énergétique.
Le pic de consommation d’électricité est moindre en été
Oui la France connait des étés de plus en plus chauds avec des périodes caniculaires ; mais le taux d’équipement en climatiseurs des foyers restent faibles, très faibles (moins de 5% des logements en sont équipés). La quasi-totalité des foyers n’ont pas de climatisation. C’est bien sur le secteur tertiaire, les entreprises qui sont équipées en climatiseurs. Et bien que la climatisation ne fonctionne qu’à l’électricité, ce faible taux d’équipement, les fameux pics de surconsommations électriques de l’été sont bien inférieurs à ceux de l’hiver à peine 60 GW.
Autre point, la quasi-totalité des logements et les entreprises sont équipées de chauffage donc tout le monde est concerné. Le chauffage quant à lui connait des pics de surconsommation électrique en hiver ( 100 GW – janvier 2017 ), et plus particulièrement le soir ; alors même que plus de la moitié des chauffages utilisent une autre source d’énergie (gaz, bois, fioul…) que l’électricité. Pour réduire sa facture d’électricité on peut évidemment mieux isoler sa maison, lors d’une construction ou d’une rénovation. Mais les aides de l’état dans ce domaine baissent régulièrement. Bien isoler son logement coute cher et se chauffer également.
Les tarifs d’électricité sont en général plus élevés l’hiver que l’été, et les tarifs augmentent régulièrement. Les tarifs de l’électricité avaient augmenté d’environ 30% entre 2005 et 2016 (source INSEE ). Ces augmentations sont liées à la modernisation des installations, des réseaux de transport et de distribution de l’électricité et enfin les taxes qui soutiennent le développement des énergies renouvelables. D’où cette nouvelle précarité qui apparait en France : la pauvreté énergétique. Certaines personnes n’ont plus les moyens de se chauffer en France au 21éme siècle, cela devra être intégré dans la réflexion globale sur la transition énergétique.
La France reste privilégiée en matière de coût de l’électricité
Pourtant malgré ces augmentations la France est un des pays Européens où la facture d’électricité n’est pas si élevée. Nos voisins allemands paient leur électricité environ trois fois plus chère que nous, la pauvreté énergétique est bien plus répandue. Cela s’explique en partie par la décision de l’Etat allemand d’abandonner la filière nucléaire et de produire l’électricité à partir d’énergie renouvelable ou fossile. C’est la production d’électricité par les centrales nucléaires et les financements publics qui rendent la France si compétitive en terme de tarifs. (En 2016, prix de l’électricité pour les ménages est de 0,171 € par kWh en France contre 0,298 € par kwh en Allemagne).
De part ces constats très simples, il est évidemment plus économique d’habiter à Nice qu’à Strasbourg en tout cas pour le chauffage Tous ces facteurs font qu’indéniablement il sera toujours plus cher de se chauffer dans certaines régions françaises comme l’est de la France que de se rafraichir dans les régions plus littorales ou plus au Sud. Le budget de chaque foyer consacré à l’énergie ne sera donc pas le même d’une région à l’autre. Et bien sûr en changeant (un peu ) nos habitudes, en isolant mieux … on pourra réduire notre facture électrique mais il sera toujours plus onéreux de se réchauffer que de se rafraichir.