Alors même qu’une augmentation faramineuse du nombre des climatiseurs dans le monde est prévue, notamment dans les pays émergents, certains se posent la question d’une autre forme de climatisation. Comment faisaient nos ancêtres pour supporter de fortes chaleurs ? Quel type de climatiseur choisir pour réduire l’impact énergétique et environnemental ? Parfois la climatisation pour des populations fragiles est nécessaire (personnes âgées en période de canicule par exemple), il ne s’agit donc pas d’y renoncer mais de trouver des solutions alternatives, moins énergivores et moins polluantes.
C’est pourquoi aujourd’hui de nouveaux types de climatiseurs voient le jour, des appareils ne faisant pas appel aux fluides frigorigènes ; gaz à effet de serre et polluants et également moins à l’électricité : comme la bio climatisation ou la climatisation solaire. La bio climatisation ou rafraichisseur d’air évaporatif est un système très simple qui permet de réduire énormément sa consommation d’énergie, ou la climatisation solaire qui produit l’électricité dont elle a besoin.
Air frais sans clim’ : le puits canadien ou puits provençal
Une solution est de plus en plus proposée aux consommateurs qui veulent rafraichir leur maison sans pour autant installer un système de climatisation classique : le puits canadien ou le puits provençal.
Ce système est capable de réduire l’écart de température entre la température extérieure et la température souhaitée à l’intérieur. Dans ce système l’air extérieur est aspiré, filtré et sera renvoyé à l’intérieur de la maison après avoir traversé des canalisations à environ 2 mètres de profondeur et idéalement sur plusieurs dizaines de mètres; au cours de son trajet dans ces canalisations cet air extérieur sera réchauffé l’hiver et rafraichit l’été.
En effet à 2 mètres de profondeur la terre a toujours une température constante d’environ 10°C – 15°C. Cette température variera moins que la température de l’air extérieur. Les avantages de ce dispositif sont multiples : une très faible consommation d’énergie, il sert à la fois l’hiver de chauffage et l’été de climatisation et surtout l’air intérieur est entièrement renouvelé contrairement à ce qui se passe lors de l’utilisation d’un climatiseur classique où toutes les fenêtres de la maison sont fermées.
Un des inconvénients de ce système est la qualité de l’air aspiré à l’extérieur. En ville ce système peut être compliqué à mettre en place et avoir des résultats moins bons en terme de qualité de l’air. De plus pour profiter au maximum des avantages de ce système, il est préférable de le prévoir lors de la construction de la maison, toutefois il existe aujourd’hui des solutions pour l’appliquer des maisons plus anciennes. Enfin dernier inconvénient ce dispositif pour le moment reste très onéreux, on trouve sur le marché des puits canadiens à partir de 1500 € mais il faut plutôt compter environ 4000 € hors frais d’installation.
Climatisation du futur : dès la construction
Aujourd’hui lors de la construction d’une nouvelle maison il ne faut pas oublier son bilan énergétique. On peut par le choix des matériaux, l’isolation, la disposition des fenêtres, des pièces…. assurer à la maison et à ces futurs occupants une température homogène toute au long de l’année quelle que soit les températures extérieures.
Tout commence par le plan, il faut bien orienter la maison. Par exemple, il est conseillé de mettre les pièces de vie au sud avec bien sur des protections solaires extérieures, les chambres de préférence à l’est et enfin les pièces « techniques » au nord telles que le garage, le cellier, les salles de bain qui ne nécessitent pas l‘isolation complémentaires.
Ensuite lors de la construction, choisir les matériaux et les isolants qui se compléteront le mieux et qui garantiront la meilleure isolation possible. Les maisons anciennes avec leur mur épais offrent de la chaleur en hiver et de la fraicheur en été.
Pour tout ce qui concerne le vitrage, les fenêtres ; il faut également penser à toutes les nouvelles innovations en terme de fenêtres : les fenêtres qui s’obscurcissent avec les rayons du soleil ou les températures qui s’élèvent. Des chercheurs ont également mis au point des fenêtres capables de refroidir, des petits tuyaux d’eau fraiche vont traverser la vitre l’eau va prendre la chaleur et rafraichir la vitre. Ce système devrait aussi avoir des effets sur l’utilisation de la climatisation.
Une urbanisation plus verte pour plus de fraicheur
Quand on parle de réchauffement climatique, on parle des villes ; car c’est dans les villes où il fait le plus chaud. C’est aussi dans les villes ou il y a le plus de climatiseurs qui rejettent de la chaleur.
Pour faire baisser de quelques degrés la chaleur dans les villes, certains architectes proposent de végétaliser les bâtiments.
Ces bâtiments sont éco responsables, ils sont capables d’absorber le dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère ainsi que d’absorber une grande quantité de chaleur. Autre idée pour rendre l’air plus frais et plus respirable dans les zones urbaines en périodes de canicule est la plantation d’arbres. Plus il y aura des arbres plus ces arbres apporteront de la fraicheur, de l’ombre. Enfin, un arbre « transpire » et par forte chaleur l’évaporation correspondrait à 5 climatiseurs !
Une autre piste pour rafraichir les villes est l’installation de brumisateur. Même dans les bâtiments le ventilateur- brumisateur est un excellent moyen pour rafraichir une pièce sans avoir recours à une climatisation classique. Dans plusieurs villes en France comme Lille ou Paris mais aussi dans le reste du monde comme à Montréal, les villes investissent pour offrir à leurs habitants un peu de chaleur. Elles intègrent de plus en plus des brumisateurs dans leurs mobiliers urbains. En diffusant de la brume, l’humidité de l’air augmente et l’air se rafraichit.
Climatisation du futur : mode de vie
En période de forte chaleur, au lieu de mettre la climatisation à fond pour supporter la chaleur, ne serait-il pas possible de modifier quelque peu nos habitudes pour rendre la chaleur plus supportable ? Aménager ses horaires, s’habiller différemment, modifier notre mode de vie, bref dompter la chaleur en changeant nos habitudes….pour la rendre plus supportable. On peut s’inspirer de nos ancêtres ou des pays du Sud au sens large.
Il suffit d’installer des ventilateurs brumisateurs pour rafraichir l’air, de bien fermer ses volets et stores en pleine journée. Il faut également penser à bien aérer la nuit. Enfin utiliser le moins possible son électroménager en période de forte chaleur, ce ne sera pas le moment par exemple d’utiliser son four. Toute comme la machine à laver, il est plus ingénieux de la faire tourner le matin à la fraiche qu’en pleine journée. Une multitude de petites astuces peuvent rafraichir une pièce pour un épisode de chaleur ponctuelle sans pour autant utiliser un climatiseur. Certaines villes l’ont compris en France par exemple, Lille a revu les horaires de ces parcs et pendant la canicule les parcs lillois sont donc restés ouverts jusqu’à 23h.
Futur : nouvelles innovations
Une nouvelle technologie a été mise au point par des chercheurs américains, il s’agit de l’effet calorique. Grace à cette technologie un matériau sous l’effet d’un champ magnétique peut faire varier sa température. Ces chercheurs ont fabriqué un prototype et ont réussi à refroidir une batterie d’un smartphone en très peu de temps. On peut donc imaginer que ce type de technologie sera l’avenir de la climatisation ; par exemple pour remplacer purement et simplement les fluides frigorigènes des climatiseurs.
Un autre produit a été mis au point il s’agit d’un film climatiseur. Pour l’instant les chercheurs n’en sont qu’au stade du prototype mais ce nouveau matériel est très prometteur :il s’agit d’un film composé d’une fine couche d’argent et d’un polymère hybride de fibre de verre. Ce produit aussi mince qu’une feuille de papier d’aluminium parvient à refroidir une surface grâce à la réflexion des rayons du soleil.
Ce simple revêtement peut dans le même temps refroidir la surface concernée en se débarrassant de la chaleur emmagasinée. Si les prochains essais en terme de production et de commercialisation sont concluants, ce film pourrait avoir de multiples débouchés : Remplacer la climatisation dans une maison en recouvrant le toit de ce film, refroidir les centrales thermo électriques avec beaucoup moins d’eau et d’électricité qu’aujourd’hui.
Pour avoir une climatisation plus propre plus efficace ; les réglementations, mais aussi les états lors de la COP21, dans ce domaine, vont demander de plus en plus d’efforts aux industriels, aux chercheurs, pour qu’ils proposent toujours plus de produits innovants tout en respectant l’environnement. Il n’est plus possible en France par exemple de construire une maison sans garantir une consommation maximale électrique que ce soit en chauffage ou en climatisation. Il faudra se poser les questions en amont du projet. L’objectif de tout cela est que la demande d’électricité reste stable, même si les pays émergents s’équipent de plus en plus à leur tour.