Quand vos déchets climatisent votre maison

Publié le 18 avril 2018

Faire du froid avec du chaud, c’est possible ? Certains le font déjà. Plus particulièrement dans la région du Languedoc-Roussillon, deux sociétés ont pour projet la mise en place d’un réseau français de froid alimenté à 100 % par la valorisation énergétique des déchets. Comment cela est-il mis en place ? Explications.

À Toulouse, revaloriser ses déchets pour produire du froid

En septembre 2017, a eu lieu une cérémonie à l’occasion de l’ouverture du premier réseau de froid approvisionné en totalité par la valorisation énergétique des déchets de la ville de Toulouse . La ville rose a mis en place un projet de technologie innovante en matière de développement durable.

En 2017, environ 287 023 tonnes de déchets ont été traités et incinérés dans le centre de valorisation énergétique du Mirail. Appelé SETMI (Société d’Exploitation Thermique du Mirail), ce centre participe au recyclage des emballages, du papier, du verre, des encombrants et au compostage des déchets verts.

Cette valorisation des déchets permet de produire de l’électricité, de la chaleur et du froid. Il s’agit d’un réseau tri-génération. Ce réseau du froid est conduit vers les bâtiments grâce à des canalisations enfouies en sous-sol et des équipements adaptés.

À la manière d’un climatiseur réversible, ce système permet de chauffer en hiver et de rafraîchir en été, plus particulièrement dans les bureaux et les logements. Comment ? Grâce à des appareils utilisant une technologie dite d’absorption pour transformer la chaleur en fraîcheur. Ces appareils sont situés dans trois sous-stations et permettent d’alimenter les réseaux de climatisation des infrastructures en eau glacée.

Ce réseau approvisionne actuellement 19000m² du quartier de la Cartoucherie, où se trouve le pôle régional d’enseignement et de formation aux métiers de la santé. À terme, il desservira 54000m² de locaux administratifs supplémentaires.

À Perpignan, un projet pour produire du chauffage et de la climatisation grâce aux déchets

Tout comme pour Toulouse, la ville de Perpignan veut mettre en place un réseau pour fournir de la chaleur et de la climatisation, à des infrastructures à partir de déchets brûlés.

D’un montant de 26 millions d’euros, ce réseau permettra d’alimenter en chauffage et climatisation certaines écoles de la ville, une piscine municipale, quelques entreprises d’industrie, un hôpital et une clinique. Si l’essai est concluant, le réseau pourrait se prolonger jusqu’à la Têt.

L’incinérateur de Calce exploité par Tiru et appartenant à la Sydetom récupérera la chaleur engendrée pas la consumation des déchets. Cette chaleur transitera par des tuyaux jusqu’à Torremila où la société Dalkia prendra le relais. Grâce à cette entreprise, la chaleur pourra être transformée en froid et redistribuée chez ses clients situés au Nord de Perpignan.

Le chantier financé par le Sydetom et subventionné par l’Ademe et la région Occitanie, commencerait courant mai et serait livré en septembre 2019.

Cette énergie propre, inodore et non-polluante sera conforme aux exigences de la loi sur la transition écologique. 90 % des énergies renouvelables est utilisée et permet à la ville de participer aux enjeux sociaux-économiques grâce à la valorisation énergétique de ses déchets.

Avant même le début de la construction de ce chantier, quelques établissements de santé sont déjà intéressés par cette énergie renouvelable jusqu’à 30% moins chère que les énergies les plus usuelles.

La valorisation de nos déchets pour la production d’électricité, de chauffage et du froid a donc de beaux jours devant elle.

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