Qualité de l’air intérieur : la climatisation est-elle la solution ?

Publié le 24 juin 2019

L’air de nos maisons est nocif. Une étude de l’ANSES datée de 2014 signale que près de 20.000 français meurent chaque année des causes de la pollution intérieure. Selon les chiffres du Ministère de la Transition Écologique, on estime à 19 milliards d’euros par an le coût de la mauvaise qualité de l’air intérieur en France.

En effet, de nombreuses substances indésirables s’agglutinent dans nos habitations bien souvent insuffisamment ventilées : les fameux composés organiques volatils (COV) mais aussi les particules fines (poussières, pollens, moisissures…) ainsi que le monoxyde de carbone pour ne citer que ceux là. Dans ce contexte, la climatisation est-elle une solution envisageable pour soulager nos poumons ?

Du poison dans nos chambres à coucher

L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) dresse la liste terrifiante des composés nocifs qui nous empoisonnent :

  • dans les poussières au sol, elle a comptabilisé 32 composés sur 48 substances recherchées dans près de 2 logements sur 3 (67%).
  • dans l’air, 35 des 66 substances recherchées étaient présentes dans plus d’un logement sur deux (53%).

Les polluants intérieurs au logement les plus courant sont :

  • l’humidité qui favorise le développement de moisissures, allergènes, acariens… En effet, un adulte rejette 55g de vapeur d’eau par heure soit plus d’un litre par jour sans parler de la vapeur d’eau issue de la cuissons ou des douches. 90% des adolescents souffrant de problèmes respiratoires vivent dans des maisons où le taux d’humidité est au delà des 50% recommandés.
  • le dioxyde de carbone (CO2) qui provoque des maux de tête et des difficultés respiratoires. Un adulte rejette environ 18g de CO2 par heure en respirant.
  • les Composés Organiques Volatils (COV : benzène, formaldéhyde…) sont issus des matériaux divers qui constituent un logement (moquette, peinture, colles…), meubles, produits d’entretien et de décoration, tabac… Ils peuvent être responsable de problèmes d’allergies, de rhinites voire de cancers.

De façon globale, ces substances peuvent déclencher des allergies respiratoires et des maladies plus graves. Aujourd’hui, un quart de la population française est concernée par ces maladies respiratoires qui sont souvent liées à la mauvaise ventilation des logements.

Pour rappel, un adulte respire 12.000 litres d’air par jour et un enfant 24.000 litres d’air. et nous passons 80% de notre temps à l’intérieur.

Surveiller la qualité de l’air pour être proactif

Le bon geste pour améliorer la qualité de l’air intérieur ? Aérer ! De nombreuses campagnes de promotion en parlent. 10 minutes par jour suffisent selon les préconisations de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI). C’est un début mais cela ne suffit pas toujours hélas.

Pour surveiller de près l’état de la qualité de l’air chez vous, vous pouvez avoir recours à des détecteurs connectés à internet. Ces petits appareils surveillent l’air de votre logement et vous alertent en cas de seuil dangereux. Leur prix s’échelonne de 180 à 300 euros.

La station connectée NetAtmo renseigne en temps réel sur le taux de CO2 et le taux d’humidité de votre domicile. Quand le taux de CO2 et / ou le taux d’humidité est élevé, elle vous alerte. Prix : 100 euros

Pour aller plus loin, l’objet connecté Footbot mesure les COV (les composés organiques volatils), les particules fines, le CO2, la température et l’humidité. Il est ensuite capable de déclencher automatiquement d’autres appareils connectés comme des fenêtres, ventilation, purificateur d’air, pour renouveler l’air. Prix : 200 euros

L’Atmotube PLUS mesure lui aussi les COV, le monoxyde de carbone, l’humidité et la température. C’est un capteur transportable de la taille d’un porte-clés capable de mesurer la qualité de l’air où que vous soyez. Prix : 90 euros.

Vers une climatisation qui se soucie de notre santé

A notre connaissance, aucun climatiseur ne dispose d’équipements capables de monitorer la qualité de l’air intérieur en temps réel et encore moins à en proposer un suivi dans le temps sur une interface web.

L’idée n’est toutefois pas saugrenue. Un capteur pourrait mesurer à intervalles réguliers la qualité de l’air sortant de la clim et la comparer à la qualité de l’air entrant pour signaler à son propriétaire qu’ile st temps de changer certains filtres.

Certains climatiseurs sont toutefois dotés de fonctionnalités de purification pour assainir l’air impulsé. Les filtres mécaniques bloquent les plus grosses particules comme la poussière ou les poils d’animaux.

Les filtres à charbon actifs absorbent les mauvaises odeurs et les filtres électrostatiques sont capables de piéger les particules de pollens ou les acariens. Enfin, certains climatiseurs sont équipés de filtres avec revêtement anti-bactériens.

La climatisation contribue également à assainir l’air ambiant en réduisant le taux d’humidité de nos habitations en piégeant l’eau contenue dans l’air.

De fait, les systèmes de filtration et purification devrait être un critère de choix primordial de votre climatisation, en particulier si des personnes de votre foyer souffrent de problèmes respiratoires et/ou d’allergies.

A noter, il existe également des filtres à COV pour les VMC. UN moyen complémentaire pour réduire la pollution intérieur des habitations.

Le diagnostic QAI bientôt obligatoire chez les particuliers ?

Un diagnostic qualité air intérieur (QAI) consiste à mesurer le taux de pollution dans un environnement clôt. Depuis la loi Grenelle 2 sur l’environnement, la qualité de l’air intérieur des établissements d’accueil pour enfants de moins de 6 ans et des écoles maternelles est obligatoire. Depuis 2018, ce diagnostique est obligatoire pour les écoles élémentaires.

Au 1er janvier 2020, il le sera pour les centres de loisirs et les établissements d’enseignement secondaire et idem à partir du 1er janvier 2023 pour tout établissement accueillant le grand public. Pour le moment, la loi ne demande pas de contrôle chez les particuliers mais peut-être sera t’elle amenée à évoluer.

La mesure du taux de pollution intérieure est effectuée par un organisme accrédité par l’état et en se basant sur des normes (NF EN ISO 16000-4 : dosage du formaldéhyde ou encore NF EN ISO 16017-2 : air ambiant des lieux de travail, COV.

En attendant, vous pouvez dès maintenant faire le quiz proposé par le Ministère de la Transition Écologique pour vérifier que vous appliquez bien les bonnes pratiques pour préserver la qualité de l’air ambiant chez vous.

A découvrir également

Système de couleur : RAL ou Pantone ?

Système de couleur : RAL ou Pantone ?

Vous vous posiez la question de pourquoi nous utilisions le système de couleur RAL plutôt que Pantone ?Cet article répondra à votre question !Nous...

Verified by ExactMetrics