Confort thermique : du bon usage de la climatisation

Publié le 2 octobre 2018

La recherche du confort thermique pour tous est un énorme enjeu pour l’avenir et c’est un enjeu à la fois écologique et économique : comment bénéficier d’un confort thermique tout en respectant notre environnement et le rendre accessible à tous ? Il peut également influer sur la santé de la population, notamment les populations les plus fragiles. Pour certaines personnes la climatisation n’est pas un simple confort mais une nécessité pour leur santé.

Mais tout d’abord qu’est-ce que le confort thermique ? Existe-t-il une définition objective du confort thermique ? Le confort thermique est par définition l’équilibre entre le corps humain et son environnement. C’est le ressenti d’une personne par rapport à la chaleur, dans un environnement. Le sentiment de confort ou d’inconfort thermique dépend de la température ambiante dans une pièce.

Quels sont les paramètres qui influent sur le confort thermique ? Selon la population concernée agira-t-on de la même façon pour obtenir le meilleur confort thermique possible ?

A chaque personne son ressenti du confort thermique

Tout d’abord des paramètres propres à chaque personne vont influer sur son confort thermique.

Le métabolisme correspondant au fait de maintenir une température interne d’environ 36,7°. Plus une personne sera active plus elle aura chaud et aura donc besoin d’une température extérieure moins élevée. Le métabolisme (la chaleur que dégage le corps d’une personne) dépend de son âge, de sa santé et de son activité physique.

Le corps échange en permanence avec son environnement extérieur : évaporation ; sudation ; convection ; rayonnement ; alimentation. La convection fera monter la chaleur dans une pièce. La manière dont la personne sera vêtue sera également un paramètre à prendre en compte. Les vêtements selon leurs matières, leurs épaisseurs vont jouer également un rôle dans ces échanges thermiques.

Le rôle de l’environnement immédiat

La température ambiante est l’un des premiers facteurs auquel on pense lorsque l’on évoque le confort thermique. Elle représente la température satisfaisante pour le plus grand nombre on l’appelle aussi température de consigne. La température ambiante de confort se situera généralement autour de 20 °.

L’autre élément important à prendre en compte est la température des parois. Elle joue un rôle dans la température ressentie dans une pièce, en calculant la moyenne entre la température des murs et la température ambiante on obtient la température ressentie. En effet pour une même température ambiante de 20°, la température ressentie sera de 19,5° si la température des murs, des bâtiments est de 19, par contre elle ne sera que de 18,5 si la température des parois est de 16. Dans le second cas, les occupants de la pièce ressentiront un inconfort thermique. Une bonne isolation du mur réduira les échanges thermiques dans les murs et donc augmentera la température des parois et donc par conséquent la température ressentie.

Ensuite la température solaire directe est à prendre en compte lorsque nous essayons d’évaluer le confort thermique d’une pièce. Il faut prendre en considération aussi bien les rayons du soleil que l’ombre. A proximité de fenêtres on peut subir l’inconfort direct des rayons du soleil qui vont surchauffer une pièce par exemple.

Autre paramètre, dont il faudra tenir compte est l’humidité de l’air. En effet plus l’air sera humide plus la chaleur sera étouffante et au contraire plus l’air sera sec et plus les occupants de la pièce pourront supporter des températures élevées.

Enfin dernier élément à prendre en compte est la vitesse de l’air dans la pièce par rapport à la personne. La vitesse de l’air va influer sur les échanges thermiques entre l’individu et l’air extérieur notamment via la transpiration. Plus il fera chaud et humide, plus il faudra une vitesse d’air importante pour pouvoir se rafraichir.

A partir de tous ces paramètres il pourra être établi des plages de confort selon les individus.

Confort thermique pour les personnes âgées ou handicapées

Devant des phénomènes climatiques exceptionnels, les personnes fragiles, personnes âgées ou handicapées ont besoin d’être dans un environnement stable. Ces personnes ne savent pas gérer physiologiquement les écarts de température dans le cas des personnes âgées  et / ou ne sont pas capables d’adopter les gestes appropriées à la situation auxquels ils font face. L’idéal est donc dans les structures qui accueillent ces populations de veiller à leur confort thermique ; à maintenir une température constante toute l’année.

D’autres éléments doivent être pris en compte pour une prise en charge optimale de ces personnes : les courants d’air doivent être quasi inexistants, les personnes âgées y sont très sensibles. Il faut donc maitriser les flux d’air pour rafraichir une pièce par exemple. Souvent ces populations âgées ou handicapées ont une mobilité réduite, et ils peuvent donc stationner derrière une fenêtre pour voir ce qui se passe très longtemps. Ils seront alors exposés aux rayons du soleil traversant cette fenêtre ou cette baie vitrée, ce qui augmentera de manière significative la température ressentie. Il faudra donc penser à équiper toutes les zones vitrées des bâtiments de protection solaire pour limiter ce risque.

Enfin les personnes âgées ou handicapées, ressentent davantage le froid dans une pièce climatisée et trouvent toujours cela désagréable. Plusieurs raisons à cela : elles ont le sentiment d’être enfermées, les températures ambiantes sont plus basses et / ou les températures de parois sont plus faibles également.

Il faut donc agir sur l’ensemble du bâtiment pour apporter une réponse globale au confort thermique de ces personnes fragiles.

Vulnérabilité des personnes âgées et handicapées aux fortes chaleurs

Les personnes âgées et handicapées sont la partie de la population la plus sensible aux gros écarts de température. Ce sont eux qui souffrent le plus en période de canicule; lorsque la température la nuit ne redescend pas en dessous de 20° C.

Les personnes âgées sont plus sensibles que le reste de la population car avec l’âge certaines parties de leur corps dysfonctionnent, ils ont moins la sensation de soif, ils ne pensent pas à s’hydrater suffisamment, ou à se mettre à l’ombre. Ils n’ont plus ces reflexes de protection. Cela peut être également amplifié lorsqu’ils souffrent de maladies neurodégénératives ou de diabète par exemple. Enfin ils sont souvent très dépendants, donc ce n’est pas à eux mais au personnel soignant de veiller à leur tenue vestimentaire par exemple. Les personnes handicapées sont également plus fragiles notamment à cause de maladies psychologiques ou psychiatriques, ils ne mesurent pas les dangers relatifs à la chaleur.

Maladies dues à la chaleur : du coup de soleil au coup de chaud

Ces maladies liées à la chaleur sont classées en 4 niveaux. Pour les maladies des deux premiers niveaux, ce sont en général des petites maladies sans risque de mort. Il y a tout d’abord les dermatites : ce sont des réactions de peau dues à la transpiration. Pour remédier à ces maladies et les prévenir, il est conseiller de porter des vêtements amples et en coton. Il faut éviter les matières synthétiques. Autre maladie possible : les jambes qui gonflent quand il fait chaud.

Dans cette situation il faut surélever les jambes. En prévention il faudra également bien s’hydrater et marcher pour réduire ces symptômes. Par forte chaleur on peut également souffrir de crampes. Dans ce cas, il suffira de se mettre au repos et au frais. Dernière pathologie de ce niveau 2 est la syncope. Il s’agit d’un bref malaise. Cette perte de connaissance lors d’une canicule est souvent précédée de nausées, voire de vomissement. En général, il suffit de se mettre au frais et au repos. Également appelé coup de chaud cette pathologie est bénigne.

Les pathologies de niveau 3 et 4 sont beaucoup plus graves et pourront engager le pronostic vital : il s’agit de l’épuisement et du coup de chaleur.

L’épuisement est plus courant que les pathologies précédentes et peut être grave voire mortelle chez les personnes âgées. Dans le cas d’un épuisement à cause de la chaleur, le patient est souvent déshydraté il a perdu beaucoup d’eau et de sel via la transpiration et la température de son corps a beaucoup augmenté. Face à cette situation il faut allonger le patient dans une pièce fraiche et ventilée et le réhydrater progressivement.

Le coup de chaleur lui contrairement à toutes les maladies précédentes est la pathologie la plus grave qui peut entrainer la mort, notamment chez des personnes plus fragiles. Le coup de chaleur apparait après une longue exposition à la chaleur, ou bien lors d’une activité intense. Dans le cas du coup de chaleur, le corps ne parvient plus à réguler sa température. Les signes du coup de chaleur sont une soif intense, des vertiges , de la fièvre, des maux de tête, des crampes…. cela peut aller jusqu’à la perte de connaissance voire le coma.

Face à une population vieillissante et au réchauffement climatique, les autorités l’ont bien compris si on veut protéger ces populations fragiles, il faut avoir des réflexions globales : dès la conception d’une maison de retraite, il faut penser à tout cela, aux systèmes de climatisation, et de chauffage, de ventilation, à l’exposition des pièces… sans oublier la formation du personnel soignant.

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